Allocation du Coordinateur Résident à l'occasion de la Journée de la femme gabonaise

Je commencerai mon propos, ce jour en paraphrasant le secrétaire général des Nations Unies, S.E. M. António Guterres :  

« L’égalité des genres et les droits des femmes sont fondamentaux pour progresser à l’échelle planétaire sur la voie de la paix, de la sécurité, des droits de l’homme et du développement durable ».

Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,  

Excellences, Mesdames et Messieurs, les membres du Gouvernement,

Excellences, Mesdames et Messieurs les représentants du Corps diplomatique,

Mesdames et Messieurs les représentants des départements ministériels,

Mesdames et Messieurs les représentants du secteur privé,

Mesdames et Messieurs les membres de la société civile,

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités,

Chères participantes,

Le 08 mars dernier le Système des Nations Unies a célébré la journée internationale de la femme dont le thème était « penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement ».   

À la veille, aujourd’hui, de la Journée de la Femme Gabonaise, j’aimerai saluer encore une fois le leadership féminin dont fait preuve le Gabon, ainsi que pour les avancées déjà obtenues dans le cadre du Plan Décennal, dont a parlé mon collègue le Représentant du FNUAP au Gabon. 

Comme vous le savez, l’Agenda 2030 adopté le 25 septembre 2015 par les chefs d’État de la planète fixe 17 objectifs de développement durable (ODD), dont l’Objectif n°5, consacré à l’égalité entre les sexes.

De la part les Nations Unies au Gabon, nous sommes déterminés à appuyer le pays dans la poursuite de 3 grands axes prioritaires :

1. Promouvoir l’autonomisation des femmes Gabonaises ;
2. Accroître la participation et la représentation des femmes Gabonaises dans la vie politique du pays, en étroite ligne avec la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;
3. Combattre le fléau de la violence faite aux femmes, ainsi que lutter contre toute autre forme d’inégalité et d’injustice à l’égard des femmes.

Comme nous pouvons le constatez, ces objectifs cadrent complètement avec les thèmes retenus à l’occasion de cette journée à savoir :

1. Les violences faites aux femmes ;
2. « La perception de soi, croyances et attitudes ; le plafond de verre de la femme » ;
3. L’usage de la technologie moderne pour dynamiser l’autonomisation et la promotion de l’entreprenariat des femmes vulnérables pour une égalité des chances ;

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

En effet, les femmes se heurtent encore à des obstacles importants pour accéder au pouvoir et pour l’exercer.

Comme la Banque mondiale l’a constaté, seuls 6 pays au monde accordent aux femmes et aux hommes la même égalité de droits dans des domaines touchant à leur vie professionnelle.

Et si les tendances actuelles se maintiennent, il faudra 170 ans pour combler l’écart économique entre les sexes.

À cet égard, je tiens une fois encore à féliciter le Gabon pour la ratification de la Convention pour l’Élimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF) en vue d’une amélioration de la condition de la femme et de la fille au Gabon.  Mais on doit, ensemble, mieux faire pour que cette Convention soit mise en application.

Permettez-moi de relever ici quelques défis entravant la promotion des droits des femmes au Gabon :

Concernant le cadre juridique :

• l’accès à la justice pour les femmes,
• l’application des lois,
• et le manque de formation du personnel judiciaire sur les instruments juridiques internationaux et les nouvelles dispositions législatives nationales ;

Concernant l’autonomisation de la femme :

• l’absence d’une politique de l’emploi sensible au genre,
• la prise en compte du genre dans les programmes et projets,
• et le manque de formation pour encourager les capacités des femmes dans le domaine du leadership et de la création d’entreprise ;

Concernant le développement humain et l’égalité des chances :

• les difficultés d’accès des femmes et des filles à la contraception,
• et la rupture de stock en préservatifs dans un contexte où la prévalence du VIH/SIDA est 6 fois plus élevée chez les filles de 16 à 35 ans que chez les garçons, 
• les limites de subvention de l’Etat aux structures sanitaires,
• une forte prévalence des grossesses précoces en milieu scolaire – notant que 81% des filles contractent leur première grossesses avant l’âge de 20 ans,
• et la méconnaissance par les femmes des valeurs culturelles et traditionnelles ainsi que la perte d’identité culturelle.

Concernant le leadership féminin :

• l’absence de coaching, de mentorat, la faiblesse de réseautage du leadership féminin, qui limite l’éclosion du potentiel optimal des femmes.

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Tenant compte de ces défis, il y a, quand même, beaucoup de raisons pour l’optimisme.

En effet, le mois de la femme, instigué par le ministère en charge de la promotion des droits des femmes, a été célébré du 08 mars à ce jour.

Ce mois a rassemblé plusieurs entités de l’état et organisations de la société civile et a démontré la richesse et diversité des actions en cours pour avancer sur plusieurs fronts.  Le mois a vu des activités organisées autour de très diverses thématiques, notamment :

• la valeur du travail,
• la gestion et création d’entreprise,
• le montage des projets,
• la lutte contre les cancers féminins,
• l’union libre et les violences conjugales,
• la femme et l’infographie,
• le savoir-faire féminin,
• la valorisation de l’identité culturelle,
• et enfin la sensibilisation des femmes sur la santé sexuelle et reproductive.

Excellence M. le Premier Ministre, Mme le Ministre, Mesdames et Messieurs ,

Les femmes Gabonaises doivent rester au centre de la transformation et du développement durable de ce beau pays.

Le Système des Nations Unies par ma voix, réitère sa volonté à apporter son appui technique au Gabon dans les initiatives, les politiques et programmes pouvant apporter des solutions viables en faveur des femmes.  

Je vous souhaite une excellente journée nationale de la femme gabonaise.

Et je vous remercie.