Des experts africains sur les questions climatiques se sont concertés du 07 au 08 août 2018, au parc national Pongara, près de Libreville au Gabon, dans le but de valider le premier Rapport sur l'état de l'adaptation en Afrique (REA) sous la coupe de l’Initiative Africaine d’Adaptation (AAI) avec l’appui du gouvernement du Gabon et du PNUD.
L'Initiative Africaine pour l’Adaptation (AAI) a été lancée en 2015 par le Comité des chefs d'État africains sur les changements climatiques (CAHOSCC) et la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (AMCEN) pour aider les pays africains à planifier, programmer et mettre en œuvre des mesures d'adaptation climatique au niveau du continent. En Décembre 2017, le Gabon en sa qualité de leader du CAHOSCC, a apporté un appui substantiel de 500 000 dollars à travers le PNUD Gabon, pour l’opérationnalisation de l’Initiative.
Il ressort du rapport de 2015 sur l'écart d'adaptation en Afrique que les coûts de l'adaptation se situeront entre 7 et 15 milliards de dollars par an d'ici 2020, et augmenteront par la suite. Trente-trois des quarante-sept pays les moins avancés (70%) se trouvent en Afrique. Les décideurs africains reconnaissent clairement l'importance de renforcer l'action pour accroître les niveaux d'adaptation. Alors que tous les pays africains investissent d'importantes ressources nationales dans la réponse au changement climatique, leurs contributions nationales (CDN) ont indiqué un écart important qui nécessite un soutien international en matière de financement, de développement, de transfert de technologie et de renforcement de capacités.
Face à ce constat, l'AAI s'est engagé dans le processus d'élaboration d'un Rapport sur l'état de l'adaptation en Afrique (REA) qui établira une base de référence des mesures d'adaptation, tout en soulignant les domaines où des investissements supplémentaires sont nécessaires. Le rapport fournira une analyse des mesures d'adaptation sur le continent, des priorités en matière d'adaptation telles qu'elles sont définies dans les documents nationaux et une analyse des efforts déjà consentis par l'Afrique dans l'adaptation sur la base des ressources nationales. Il fournira aux dirigeants africains des éléments d'analyse pour plaider en faveur d'un investissement accru afin de soutenir les mesures d'adaptation en Afrique.
Constituant le principal outil de plaidoyer de l’initiative, ce premier rapport sera présenté aux partenaires lors d’une importante table ronde de mobilisation de ressources à New York, le 24 septembre 2018, en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’équipe de l’Initiative avec l’appui du PNUD Gabon et du Gouvernement du Gabon, ambitionne de s’appuyer sur les données du rapport pour mobiliser les cinq (5) millions de dollars nécessaires à l’opérationnalisation effective de l’IAA.
A propos des deux jours d’atelier, le Coordonnateur résident du système des Nations Unies et représentant résident du PNUD au Gabon, Stephen Jackson affirme que « nous avons rassemblé les meilleurs experts du changement climatique de tout le continent africain pour adresser un message au monde sur la nécessité d’entreprendre urgemment des actions concrètes au niveau africain faces au problème de changement climatique ». Selon lui, ces deux jours auront permis aux experts de mener des réflexions sur les défis que constitue le changement climatique pour le continent, d’aborder les actions déjà entreprises au niveau africain et enfin d’échanger sur les nouvelles orientations du continent africain pour une meilleure adaptation aux effets du changement climatique.
Pour sa part, le directeur général adjoint de l’Environnement, Rodrigue Abourou, a rappelé lors de la cérémonie d’ouverture, la nécessité de mettre à contribution les efforts africains, les expertises, ainsi que les connaissances pour formuler ce document africain. « Loin des négociations sur le climat, ce processus engagé dans le cadre de l’IAA doit être une démonstration de la mise en œuvre de l’Accord de Paris, de l’Agenda 2063 de l’UA et des Objectifs de développement durables (ODD) », a-t-il dit.
Ainsi, le renforcement de la capacité de la région à s'adapter aux changements climatiques tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre grâce à un certain nombre d'actions concrètes, renforcera les efforts de l'Afrique pour renforcer sa résilience et contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).