Atelier interparlementaire sur le trafic illicite d’espèces protégées et de ressources naturelles en Afrique centrale
L’ONUDC a organisé un atelier interparlementaire sur le trafic illicite d’espèces protégées et de ressources naturelles en Afrique centrale.
Le trafic illicite transnational d’espèces protégées, flore et autres ressources naturelles, représente l’une des menaces les plus préoccupantes pour la sécurité, la paix et le développement durable en Afrique centrale. Outre les dommages environnementaux qu’il crée implicitement, ce phénomène fragilise et met en danger la stabilité des États de la sous-région. En effet, il facilite d’une part la corruption en amenuisant la capacité de la force publique à défendre les intérêts nationaux et, constitue d’autre part l’une des sources de financement les plus rentables pour les organisations criminelles, les groupes rebelles et / ou terroristes qui profitent des lacunes législatives et du manque de capacités de l’action publique.
L’ONUDC, en partenariat avec le Caucus parlementaire gabonais pour la conservation et l’ICCF, a organisé, au Palais Léon Mba, siège de l’Assemblée nationale, à Libreville (Gabon), du 24 au 25 juin 2019, un atelier interparlementaire sous-régional portant sur « la mise en œuvre de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et la lutte contre les trafics illicites d’espèces protégées ». C’est le premier évènement de cette ampleur organisé dans le cadre des activités du projet régional en matière de lutte contre la criminalité faunique en Afrique centrale (financé par l’Union européenne).
L’atelier – dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le Vice-président de l’Assemblée nationale et le Ministre gabonais en charge des Forêts, M. Lee White - a rassemblé 138 parlementaires (dont 53 femmes) venant du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République démocratique du Congo, de la République centrafricaine et du Tchad. Des experts du Secrétariat de la CITES, du Secrétariat général de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) et du Réseau des Parlements pour la gestion des écosystèmes forestiers denses et humides d’Afrique centrale (REPAR) ainsi que du Fond mondial pour la faune (WWF) ont également pris part aux débats.
Les principaux objectifs de cet événement étaient d’examiner l’application de la CITES dans la sous-région et de faire un état des lieux des dispositions législatives et des mesures institutionnelles existant dans chacun des États membres en matière de trafics illicites, de lois anti-corruption, de techniques d’enquête et de poursuites. Le renforcement de la coopération interparlementaire dans le domaine de la lutte contre la criminalité liée aux espèces sauvages et autres ressources naturelles a également été au cœur des discussions.
Les résultats des travaux en groupes ainsi que des débats en séance plénière ont permis l’élaboration d’une feuille de route 2019-2020 pour parvenir à une pleine mise en œuvre de la CITES dans tous les pays concernés. Pour cela, les Etats présents se sont également engagés à instaurer un cadre juridique sous-régional harmonisé pour lutter efficacement contre le trafic illicite de produits de la flore et de la faune de l’Afrique centrale. À l’issue de ces travaux et en marge du salon international du bois de Libreville (Gabon Wood Show), chaque délégation nationale de parlementaires a pu échanger avec la Direction générale de la faune et des aires protégées du Ministère des Forêts du Gabon, ainsi qu’avec l’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN).
Cet atelier s’inscrit dans le cadre des actions qu’entreprend l’ONUDC en Afrique centrale en matière d’éco-sécurité afin de mettre en place des cadres institutionnels mieux adaptés pour faire face aux défis liés à la criminalité et à l’insécurité et pour un renforcer les capacités des acteurs chargés de la lutte contre le trafic d’espèces protégées et de ressources naturelles.