Lors du référendum de novembre 2024 sur la nouvelle constitution gabonaise, une approche innovante a marqué l’observation électorale au Gabon. En plus du déploiement de 250 observateurs issus de la société civile dans les neuf provinces du pays, une « Situation Room » – ou salle de veille – a été mise en place à Libreville. Pour la première fois, elle a permis une coordination en temps réel entre les observateurs de terrain et une cellule d’analyse centrale, optimisant ainsi le suivi du scrutin. Cette initiative inédite, menée en collaboration avec les autorités de la transition, a redéfini les contours de la participation citoyenne.
Légende: Lancement de la "Situation Room" par l'Ambassadeur du Japon
Soutenue par les Nations Unies et le Japon, cette innovation a vu le jour grâce au Réseau des Observateurs Citoyens (ROC), qui regroupait 17 organisations de la société civile. Le jour du vote, les observateurs, équipés de tablettes, ont transmis des données en continu depuis près d’un tiers des bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire national. Ces informations ont été analysées à Libreville au sein d’une salle de veille organisée en trois espaces : collecte des données, analyse stratégique et dialogue politique.
Les effets ont été immédiats : des incidents ont pu être identifiés et traités en quelques minutes, et trois communiqués publics ont été diffusés dans la journée pour informer et rassurer la population. Mais au-delà de la performance technique, c’est l’esprit de collaboration qui a marqué les esprits. « On a vu les gens circuler entre les salles, travailler ensemble, prendre des décisions collectivement. Il y avait de la coordination, de la rigueur et surtout une volonté commune d’agir pour le bien du pays », témoigne un membre du ROC, encore ému.
Depuis, l’expérience gabonaise inspire au-delà des frontières et est citée en exemple dans la sous-région. Elle démontre que lorsque les citoyens disposent des outils et de l’espace nécessaires pour s’engager, la démocratie devient plus vivante, plus forte et plus juste. Cette dynamique est appelée à se poursuivre : en 2025, le ROC ambitionne d’élargir son réseau d’observateurs lors des élections présidentielles, législatives et locales.