Au cœur des forêts profondes du Gabon, loin du tumulte urbain, des hommes et des femmes veillent, jour et nuit sur la biodiversité gabonaise.
Au cœur des forêts profondes du Gabon, loin du tumulte urbain, des hommes et des femmes veillent, jour et nuit, sur l’un des plus précieux trésors du pays : sa biodiversité. Ce sont les écogardes de l’ANPN, engagés dans une lutte quotidienne contre le braconnage, l’exploitation illégale des ressources naturelles et la dégradation des écosystèmes. Leur mission, essentielle et risquée, s’inscrit désormais dans un cadre renforcé grâce au projet CAFI-3, mis en œuvre par le PNUD avec le financement de l’Initiative pour les Forets d’Afrique Centrale (CAFI).
Entre juin et décembre 2024, cent quarante-huit missions de surveillance ont été menées dans les treize parcs nationaux du Gabon. Derrière ce chiffre se cachent des efforts colossaux : plusieurs semaines de patrouille en milieu hostile, des kilomètres parcourus à pied dans des zones d’accès difficile, et une détermination inébranlable à préserver des espaces naturels uniques au monde. C’est plus de 27 600 km qui ont été parcourus durant ces missions pour protéger ces importants écosystèmes contre les menaces croissantes d’empiètement, de braconnage et de déforestation.
Le parc gabonais de Moukalaba Doudou, qui s’étend sur 4 500 km², a connu une véritable relance de ses activités de surveillance. En 2024, quatre braconniers d’éléphants ont été arrêtés et condamnés, et cinq autres personnes sanctionnées pour sciage illégal de quarante-cinq pieds d’okoumé. Au-delà des arrestations, c’est tout un écosystème de protection qui a été revitalisé : véhicules remis en état, équipements remplacés, bases de vie réhabilitées. Pour Madame Magalye Moussonda, conservatrice du parc, ces avancées ont été rendues possibles grâce au financement CAFI. Elle espère désormais renforcer la logistique et réhabiliter davantage d’infrastructures pour 2025.
À l’autre bout du pays, dans le Parc national de l’Ivindo, les patrouilles ont couvert plus de 670 km², soit près d’un quart de la superficie protégée. Selon le conservateur Monsieur Hermann Maganga, ce déploiement n’aurait pas été envisageable sans l’appui des Nations Unies à travers le PNUD dans le cadre du programme CAFI-3. En tout, plus de 300 écogardes ont été soutenus pour mener à bien ces opérations.
Si ces résultats sont impressionnants, ils racontent surtout une transformation silencieuse mais profonde. Celle d’un État qui choisit d’investir dans la protection de ses forêts et de sa biodiversité comme levier pour le développement durable. Celle d’un partenariat stratégique entre le Gabon, la Norvège, le PNUD et CAFI, fondé sur la confiance, la performance et une vision partagée de la résilience climatique. Et celle, enfin, d’un engagement concret des Nations Unies pour accompagner la transition vers une économie verte, en alignement avec les principes des Objectifs de développement durable, notamment l’ODD 13 sur l’action climatique et l’ODD 15 sur la vie terrestre.